La transformation digitale, une mutation inéluctable

Par Stéphane AMARGER, pour CLIVEMAN

 

La question n’est pas de savoir si la transformation digitale est un phénomène passager ou un bouleversement profond et durable de nos modes de vie. Bonne ou mauvaise, cette mutation est en cours et nous devons tous y être suffisamment préparés pour en gérer les impacts.

On parle souvent de l’émergence de nouvelles technologies numériques ; lesquelles ?

Ce qu’on appelle la « quatrième révolution industrielle », ainsi nommée par Klaus Schwab dans son article, est la rupture créée par l’émergence de nouveaux outils digitaux à tous les niveaux de l’économie mondiale : « Internet des objets », Internet industriel, robotique, biotechnologies, supercalculateurs, données massives ou big data, intelligence artificielle… L’enjeu, pour les particuliers comme pour les entreprises, consiste désormais dans notre capacité de traitement et d’utilisation de ces données : collecte, stockage, analyse et extraction.

Quel est l’impact de ces évolutions sur nos modes de vie ?

Depuis les années 2000, l’empreinte d’Internet, des réseaux à haut-débit et des appareils mobiles sur notre monde s’est accrue à une vitesse inégalée jusqu’ici. Ces nouvelles technologies digitales, de plus en plus accessibles, impliquent une connectivité omniprésente et un usage débridé de l’information. Ces innovations « de rupture » sont alors susceptibles de perturber notre industrie, nos villes et, plus généralement, nos modes de vie. Mais, alors que l’Europe a joué un rôle de premier plan dans le développement et le déploiement des infrastructures digitales depuis les années 1990, elle peine aujourd’hui à bénéficier des apports de cette vague de fond mondiale qu’est la transformation digitale. Pourtant, les exemples qui démontrent la validité du savoir-faire européen en matière de développement et de valorisation des technologies innovantes sont nombreux.

Comment l’entreprise peut-elle prendre en compte ces bouleversements ?

Deux grands chantiers s’offrent aux entreprises : d’abord, la transformation de leurs processus internes pour y intégrer ces nouvelles technologies ; ensuite, la transformation et la rationalisation des processus de production. Aujourd’hui, processus internes et externes sont de plus en plus interconnectés, voire imbriqués, et représentent souvent une source d’échec lors de la conduite de la transformation numérique des entreprises. Il est donc fondamental de prendre du recul et de s’affranchir des contraintes opérationnelles quotidiennes pour mener à bien une opération qui demeure difficile. L’intervention d’un « troisième homme », facilitateur indépendant de la structure concernée, prend tout son sens. Il doit être capable d’amener l’entreprise à changer radicalement de culture, malgré sa tentation permanente de revenir aux bonnes vieilles pratiques.

Quelle sera donc l’approche d’un consultant extérieur spécialiste de cette problématique ?

Le principal défi du consultant extérieur sera de favoriser l’émergence d’un nouvel état d’esprit au sein de l’entreprise. C’est la seule façon de se défaire d’héritages parfois tenaces et d’inscrire une mutation dans la durée, en faisant des collaborateurs de l’entreprise des acteurs impliqués. Les tâches du consultant étant multiples, sa connaissance du milieu et sa force de persuasion se révèleront d’indéniables atouts ; en particulier, il devra acquérir une forte crédibilité auprès des équipes « métier » afin de pouvoir recueillir les informations « terrain » nécessaires à son analyse et de pouvoir élaborer une stratégie susceptible d’être adoptée à tous les niveaux de l’entreprise. Mais cette condition sine qua non à la bonne réussite de la mission n’est évidemment pas suffisante : le fait d’appartenir à un pool d’experts et de disposer, dès que nécessaire et de manière agile, d’un renfort de compétences pointues, est également primordial.

Laisser un commentaire